Lidwine est une chanteuse que j’ai
découverte récemment, elle m’a envoyé le lien d’une de ses reprises de Beyoncé
« run the world » et j’ai écouté par la même occasion ses chansons
que je trouve poétique, elle utilise des instruments traditionnels tels qu’une
harpe, un harmonium qu’elle marie avec de la musique électronique. J’ai voulu
vous faire découvrir cette artiste atypique, voici mon interview avec elle.
Lidwine pour
ceux qui ne te connaissent pas encore peux-tu te présenter en quelques
mots ?
Je suis musicienne autodidacte, auteure et compositrice. J'ai à
mon actif 2 maxis (ou ep), sortis en 2010 et 2012 et un premier
album Before Our Lips Are Cold, sorti en octobre dernier.
A quel âge as-tu
commencé à chanter ?
Vers 18 ans, j'ai suivi une année de cours de chant lyrique.
Mais c'est un peu plus tard, vers 23 ans que suite à un problème de nodules
sur mes cordes vocales, j'ai réellement commencé un travail avec un professeur
de technique vocale que je vois toujours. Parallèlement à ce travail, j'ai
commencé à écrire mes propres morceaux et donc à chanter régulièrement.
J’ai pu voir sur tes
vidéos que tu joues de l’harmonium indien, la harpe et le piano je crois, comment t’es venu
l’envie d’apprendre à jouer de tous ces instruments ?
J'ai trouvé par hasard un harmonium indien, passage Brady à
Paris, et suis tombée amoureuse de l'instrument en l'essayant. Cet harmonium a
été mon premier instrument. J'ai commencé à en jouer de manière très spontanée
pour accompagner ma voix. La harpe est venue plus récemment (il y a un peu plus
de 4 ans maintenant). J'avais une autoharp (un instrument à 36 cordes de la
famille des zithers) et lorsque j'ai eu un peu d'argent, j'ai décidé d'acheter
une harpe. J'ai pris 2 ans de cours avant de me lancer seule.
Je ne joue pas encore de piano, mais compte bien m'y mettre
prochainement.
Tu es auteur,
interprète, quel est ton processus de création en générale ?
Je n'ai pas de recette. Parfois les mots sont déjà là, parfois
c'est la musique qui vient en premier. Parfois cela démarre sur un de mes
instruments acoustiques, d'autres fois, cela commence par un travail sur
ordinateur avec mon logiciel de musique.
Est-ce que tu
t’occupes aussi du design de ton album, des clips ou tu préfères que ce soit
ton label qui s’en charge ?
Je n'ai pas de label. C'est un choix motivé par ma volonté de
rester totalement libre et de n'avoir à répondre qu'à mes propres contraintes
et à mes propres désirs.
Par conséquent, je m'occupe moi-même de ma promo ainsi que de
tous les aspects visuels en lien avec ma musique. J'ai la chance d'avoir des
amis photographes, graphistes, webmasters, vidéastes très doués et toujours
prêts à participer. Récemment, je me suis mise au montage vidéo. Mes deux
dernières vidéos sont le fruit de mes premiers pas dans ce domaine (The Pool,
Run The World).
Comment
qualifierais-tu ton style musical ?
Question à 1000 €... Je n'en sais rien. Il me semble que les
étiquettes musicales deviennent de plus en plus complexes et je préfère laisser
ce travail périlleux aux journalistes musicaux.
Tu as sorti ton
premier EP en 2010, ce qui veut dire que depuis 5 ans tu es sur la scène
musicale, tu as un univers et un style bien à toi et pourtant la majorité du
public ne te connaît pas, pour quelle raison ?
Il y a certainement plusieurs raisons à cela, mais je pense que
la principale est que sans label (et/ou sans attaché de presse), il est très
difficile d'accéder aux médias presse et aux radios. Du coup, le travail de
promotion et de visibilité se fait uniquement par le biais des médias en ligne
(webzines, blogs, YouTube, réseaux sociaux) et via les concerts. D'ailleurs,
j'ai la chance de travailler depuis 1 ans et demi avec une très chouette et
dynamique agence de booking : Les Tontons Tourneurs. En outre, il y a profusion
de nouveaux artistes et de sorties d'albums. Les gens sont bombardés de
nouveautés et d'informations. Ce n'est pas toujours facile d'être visible et identifiée
au milieu de tout ça, cela prend du temps. Je suis consciente que mon choix
d'indépendance engendre certaines difficultés, mais je suis convaincue que ce
qui compte c'est le travail sur la longueur. Construire doucement, mais
solidement un public qui voudra bien me suivre dans mes pérégrinations
musicales. Rien ne sert de courir...
Dans ton dernier
album, il y a deux chansons que j’apprécie beaucoup, « The
pool » et « Before our lips are cold » dont le clip me
fait penser au style de Björk, peux-tu nous en parler ?
Le clip de Before Our Lips Are Cold a été réalisé par Eve
Dufaud. Il s'agissait de son tout premier clip en tant que réalisatrice (elle
avait à son actif des courts-métrages et de nombreuses vidéos publicitaires).
Je suis arrivée avec une idée précise sur ce que devait évoquer la vidéo : une
femme qui part en campagne, qui réclame des comptes, la constitution d'une
petite armée. Nous avons ensuite discuté et développé ensemble cette idée de
transformation et de duplication et trouvé les moyens de la réaliser. Eve a
réuni une superbe équipe de tournage et de post production et le tout s'est
fait dans la bonne humeur et la joie, malgré le froid (le studio n'était pas
chauffé), quelques cascades sur le tapis roulant de ma part et une presque
intoxication aux fumigènes bleus !
J’ai lu que tu
apprécies des artistes tels que Prince, M.I.A, Beyoncé, qu’aimes-tu chez
eux ?
Prince, c'est un peu mon amour d'adolescence. J'admire le
musicien proteïforme et prolifique qu'il est. Je pense avoir beaucoup appris en
écoutant ses productions. Prince, c'est aussi tout un univers esthétique et
j'aime les artistes qui ont une proposition globale et une forte identité. Même
si cela fait longtemps maintenant que je ne le suis plus, je réécoute toujours
avec un énorme plaisir certains de ses anciens albums (Parade, Purple Rain,
Come, etc…).
Je n'avais jamais acheté d'album de Beyoncé avant le dernier en
date. Mis à part un, deux, voire trois morceaux vraiment intéressants, je
trouvais le reste assez mièvre. Avec le dernier, ce n'est pas le cas. Tout
comme Kanye West avec son album Yeezus, elle est capable de sortir des morceaux
aux productions audacieuses et tordues tout en étant artiste "mainstream"
et je trouve que cela fait du bien.
M.I.A. a une voix et un son unique. J'adore la puissance de ses
productions sans concession.
Tu seras en concert le
6 mai aux sentiers des Halles, qu’as-tu prévu, un concert acoustique ? Des
surprises ?
Ce sera mon dernier concert parisien avant un moment, car je
quitte Paris pour m'installer en Normandie, plus précisément dans le
Cotentin.
Je travaille en ce moment à un set d'une heure durant lequel je
jouerai tous les morceaux de l'album et quelques morceaux des précédents Ep. Il
y aura une partie acoustique et une partie électronique. Oui, il y aura des
surprises. Mon musicien (batteur électronique) et moi avons réadapté certains
morceaux de l'album, parfois de manière assez radicale et nous aurons la chance
d'avoir une jolie création visuelle, grâce aux projections de
Work.In.Processing d'Emmanuel Labard et Baptiste Guesnon (workinprocessing)
Un dernier mot pour la
fin
Pour
ceux qui voudraient en savoir plus et éventuellement me suivre, voici l'adresse
de mon site où vous pourrez trouver tous les liens utiles : http://www.lidwine.site
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